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DEPUIS 1878

LA SAGA MARCHAK

140 ANS D'HISTOIRE

Kiev, 1878. Joseph Marchak, artisan-joaillier, fonde son atelier et s’installe un an après au centre de Kiev. Les pièces qu’il crée, très variées, ont rapidement du succès et sa boutique-atelier en étage attire les clients et les clientes de l’empire russe. L’atelier ne cesse de s’agrandir et en 1899, cent cinquante ouvriers travaillent dans la fabrique et le magasin dorénavant situé au rez-de-chaussée. En 1913, c’est la consécration : Joseph Marchak devient l’un des fournisseurs non-officiel du Tsar Nicolas II. C’est alors l’un des joailliers les plus connus de l’empire russe, on commence à l’appeller « le Cartier de Kiev ».

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Lorsqu’Alexandre, son fils, s’installe à Paris en 1919, il ouvre une boutique rue Cambon et ranime l’esprit slave à travers ses collections bigarrées et ses bagues cocktail. Il tisse en 1922 un court partenariat avec Robert Linzeler et s’installe alors rue de la Paix. En 1946, il introduit Jacques Verger qui deviendra son partenaire et développe dès l’après-guerre la marque aux Etats-Unis. Issu d’une famille de joailliers-horlogers, Verger aime passionnément les bijoux. Dans les années 1960, il se lie d’amitié avec Sa Majesté Hassan II et renoue avec les commandes de prestige. S’il ferme la boutique en 1988, un héritier de la famille, Daniel Marchac, fier de son histoire et de son patrimoine, reprend le nom en 2005 : Marchak est une signature qu’il a à cœur de voir reprendre sa place dans le panorama de la joaillerie française. C’est l’histoire d’une maison slave séculaire créant dans le respect de son esprit atypique et avec le souci de l'excellence de fabrication de la haute joaillerie parisienne.

Découvrez maintenant en détail l'histoire de cette saga familiale...

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Joseph Marchak à Kiev, 1868

Joseph n'a que quatorze ans lorsqu'il quitte ses parents pour entamer son apprentissage d’artisan bijoutier à Kiev. Dix ans plus tard, il s’installe à son compte et les cent roubles de la dot de sa jeune épousée ne suffisant pas, il met en gage son unique costume afin de pouvoir réaliser la commande d'une chaîne en or... Un an après, les affaires marchent, sa notoriété s’étend, sa production se diversifie, le jeune bijoutier chaîniste est déjà loin. Bijoux, pendulettes, pièces d’orfèvrerie, Joseph ne cesse de créer et d’innover. En 1899, cent cinquante ouvriers travaillent dans ses ateliers et magasins de l'avenue Khreshchatyk à Kiev.

1913 : Tricentenaire de la dynastie des Romanov

Rapidement comparé à Fabergé, Joseph Marchak ne se lasse de s'améliorer ; il voyage beaucoup et participe à de nombreuses expositions en Europe et aux Etats Unis. Lors de la visite du Tsar Nicolas II à Kiev, de nombreux cadeaux officiels à l’occasion des célébrations du tricentenaire de la dynastie des Romanov portent la signature de Marchak. Période de consécration pour ce joaillier parti de rien, arrivé au sommet et que l’on ne tarde pas à surnommer « le Cartier de Kiev ». Il devient alors le rival incontesté de l’illustre Fabergé.

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Parution dans AGB en 1924.

Bague Art Déco, crédit photo Macklowe Gallery.

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Arrivée à Paris, 1919 : Alexandre Marchak

En 1918, pressentant un désastre, Joseph fait partir toute sa famille pour la France. Ils rejoignent son fils Alexandre qui termine ses études aux Beaux-Arts de Paris. Alexandre ouvre d'abord une boutique rue Cambon puis s'installe au 4, rue de la Paix dans la boutique de son partenaire Robert Linzeler. Sa force est de créer des collections toujours dans l’air du temps. Il fera de la maison Marchak l’une des premières à lancer les bagues dites ‘cocktail’ et nombre de ses créations sont toujours très recherchées en ventes aux enchères.

Le partenariat Linzeler-Marchak

Entre 1922 et 1926, Robert Linzeler s'associe à Alexandre et même s'il est de courte durée, ce partenariat est l'occasion de pièces Art Déco extraordinaires comme ce vanity case vendu par Christie's dont le poinçon de maître est de Lacloche Frères témoigne de l'esprit de l'époque. L'émail rouge et la nacre dessinent un dragon chinois rehaussé de cabochons de rubis et de saphirs. C'est en 1925 qu'ils gagnent le 4e Grand Prix à l'Exposition des Arts Décoratifs.

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Publicité dans Vogue, 1936

Clip éventail 1940, crédit photo Aponem

1930 à 1950 : Bouleversements

A l'inverse de son père, Alexandre choisit de se reposer sur l'expertise d'artisans partenaires. Ce sont une petite vingtaine d'ateliers parisiens qui travailleront pour Marchak tout au long du XXe siècle. Excellent créatif, il développe sa marque avec passion.

La tourmente de l'histoire l'oblige à s'exiler. Pendant la guerre, la famille se réfugie en Savoie et Alexandre laisse la gestion de la boutique au directeur.

1950 : L’après-guerre

Alexandre Marchak est plus créatif qu'homme d'affaire et il sait s'entourer de personnes précieuses. En 1946, il engage Jacques Verger  comme vendeur et Alexandre Diringer comme dessinateur. Ce dernier a travaillé chez Cartier et il est spécialisé en horlogerie. Verger, lui, se révèle excellent en affaires. Alexandre lui cèdera la gestion de la boutique en 1957. Verger met toute son énergie à développer la notoriété de la marque aux Etats-Unis, à New York, Chicago et Cleveland. Issu d’une famille de joailliers-horlogers, il aime passionnément les bijoux, et il a surtout un talent : celui de reconnaître entre mille le dessin original, la création la plus prometteuse ! Il hume en quelques secondes l’air du temps et connait le goût de sa clientèle.

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1960 : Jacques Verger et le Roi du Maroc

1960 : Jacques Verger et le Roi du Maroc

1980 : La belle s'endort

A la fin des années 1980, Jacques Verger songe à passer à autre chose. Sur un coup de tête, il décide en 1988 de fermer la boutique, et ce faisant va commettre une irréparable erreur : il n'a cure des archives et s'en sépare un soir après la fermeture.

Bertrand Degommier, créateur et partenaire depuis les années 60, revient par hasard à l'atelier et découvrant ceci, parvient à sauver de nombreux dessins. Malheureusement, les carnets de commandes et les livres de clients sont irrémédiablement perdus. Commence alors pour Marchak une longue période de sommeil...

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Sélection de gouachés sauvés par M. Degommier en 1988.

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1997 : Dr. Daniel Marchac

Chirurgien plasticien, également spécialisé en chirurgie cranio-faciale du nourrisson, rien ne prédestinait Daniel Marchac à reprendre une marque de joaillerie. C'est pourquoi lorsque l'idée lui vient, il choisit de s'entourer d'experts et de passionnés. Il dépose la marque et décide de relancer cette belle endormie dont l'histoire l'avait tant passionné depuis l'enfance. En 2003 un salon ouvre en étage près du Palais Royal et la maison participe à de nombreux salons internationaux. Les connaisseurs et collectionneurs sont au rendez-vous, surtout aux Etats-Unis.

2022 : Second souffle

Après s’être lancé dans différentes collaborations : une boutique à Moscou à l’hôtel Ukraine, un partenariat en Corée du Sud et en Chine, la marque retrouve un second souffle à une nouvelle adresse. Elle a trouvé sa clientèle, elle tisse de solides liens avec les acteurs du bijou ancien et elle a repris sa place dans le monde de la joaillerie : plus qu’une marque, c’est une signature.

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Marque de l’intime et familiale, Marchak a traversé les époques, prouvé son intemporalité, son esprit d’indépendance et affirmé sa totale liberté créative tant à travers ses pièces uniques et sur-mesure que par ses Petites Collections. C’est l’histoire d’une maison dotée d'une longue histoire dont les pièces illustrent son esprit atypique et la tradition de fabrication de la haute joaillerie parisienne.

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